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Bosch en Belgique
La vision de Denner

Plus de concurrence pour une mobilité respectueuse de l'environnement.

Volkmar Denner, CEO de Bosch, se tient devant un arrière-plan vert où l'on voit des véhicules circulant sur une route.

Un plaidoyer pour l'ouverture technologique en route vers une circulation routière neutre en carbone

par le Dr Volkmar Denner

Une voiture électrique et un scooter électrique sur la route

Le mot ingénieur contient le mot génie, cet esprit de création inspiré par la curiosité. Mais qu'est-ce qui libère en fait cet esprit ? C'est un regard libre et ouvert sur ce qui est possible. À l'instar du mouvement perpétuel, la mobilité sans dépense d'énergie restera une utopie. Mais la mobilité sans production de CO2, voilà quelque chose qui est possible. Elle suppose toutefois une concurrence pour l'innovation, une compétition entre les divers modes de propulsion automobile pour garantir la meilleure protection du climat dans le domaine des transports routiers. Seule l'ouverture technologique peut stimuler l'inventivité qui résoudra des problèmes encore aussi complexes.

« La mobilité sans dépense d'énergie, cela restera une utopie. Mais la mobilité sans production de CO2, voilà quelque chose qui est possible ».
Dr Volkmar Denner, CEO de Bosch

Pour des produits climatiquement neutres

Le regard libre et ouvert sur ce qui est possible devrait stimuler une entreprise technologique qui désire s'attaquer sérieusement au problème de la protection de l'environnement. Le fait que Bosch souhaite rendre tous ses sites mondiaux neutres en carbone dès 2020 constitue un grand pas en avant. Mais là n'est pas notre objectif. Notre volonté est qu'au final, tous nos produits soient dans la mesure du possible climatiquement neutres. Pour le plus important équipementier de l'industrie automobile, cela signifie se mesurer à la concurrence pour parvenir à la meilleure protection climatique dans la circulation routière.

75 pourcent

des voitures neuves seront encore équipées d'un moteur thermique en 2030. En d'autres termes, ce moteur doit constituer une partie de la solution.

Qu'est-ce que l'industrie automobile peut faire ?

Il nous faut commencer par un constat pénible. Les émissions de CO₂ par les véhicules en Europe ont augmenté de 22 % depuis 1990. Elles ont atteint leur pic en 2007. Elles ont certes reculé depuis, mais si nous voulons respecter les engagements pris dans l'accord de Paris sur le climat, la circulation routière européenne devrait impérativement être neutre en carbone d'ici 2050.

Qu'est-ce que l'industrie automobile peut faire ? Trouver et proposer des solutions alternatives : parmi elles, l'électromobilité, de la batterie à la pile à combustible. Mais l'ouverture technologique signifie toutefois que le moteur thermique constitue lui aussi une partie de la solution. Impossible de faire autrement, puisqu'il équipera encore trois voitures neuves sur quatre en 2030. Seul un quart des voitures seront alors 100 % électriques. Pourtant, l'hybridisation des moteurs diesel et essence est en marche, ce qui devrait permettre de réduire les émissions de CO₂ de plus de 100 grammes par kilomètre aujourd'hui à 20 grammes.

Infographie relative aux émissions de CO₂ de la circulation routière en Europe
Les émissions de CO₂ par les véhicules en Europe ont augmenté de 22 % depuis 1990

Du puit à la roue

Cela ne vaut cependant que pour la consommation d'énergie entre le réservoir et les roues. Tout ce qui précède, de la source au réservoir, est au moins aussi important. En d'autres termes, les mesures d'amélioration des moteurs doivent être complétées, par exemple par des carburants synthétiques renouvelables. Alimenté avec des E-carburants, le moteur thermique peut devenir climatiquement neutre. Une économie qui doit être comptabilisée sur la valeur forfaitaire de flotte de la réglementation CO2 européenne. Car il ne faut pas se bercer d'illusions : les voitures électriques ne deviendront climatiquement neutres que lorsque l'électricité qu'elles consomment proviendra elle aussi de sources renouvelables. Cela élargit le regard. La protection du climat au niveau des transports routiers n'intervient pas que sur la route, mais tout au long du trajet entre la source et la roue.

« L'ouverture technologique peut être stimulée en tarifant le CO₂, par exemple sous la forme d'une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre »
Dr Volkmar Denner, CEO de Bosch

Éviter de faire fausse route

Finalement, tout est affaire de transparence, de clarté à propos de l'ensemble de la chaîne énergétique ainsi que de la consommation réelle d'énergie sur la route et pas uniquement dans un cycle de mesure normalisé. Ce n'est pas la priorité politique accordée à une technologie préférentielle, thermique ou électrique qui suscite la concurrence pour l'innovation. Seule cette transparence combinée avec des objectifs ambitieux peut y parvenir. La clarté à propos des objectifs permet l'ouverture technologique, et l'ouverture permet la concurrence, d'où sortent les meilleures technologies.

Ce type d'ouverture pourrait parfaitement être stimulé en tarifant le CO₂, par exemple sous la forme d'une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre. Une surtaxe du CO₂ technologiquement neutre éviterait au moins de faire fausse route, comme c'est le cas avec des subventions unilatérales. Ainsi, encourager de façon ciblée les voitures électriques peut entraîner l'effondrement de la demande de certains autres véhicules. Mais le prix de ces derniers chuterait alors tellement que la demande en augmenterait à nouveau. Comme on le voit, l'effet d'une intervention politique sur le marché peut parfois être contreproductif.

Route avec borne de charge électrique et station-service
L'ouverture technologique permet la concurrence, qui permet à son tour aux meilleures technologies de s'imposer.
Électromobilité
En amont - l'électromobilité n'est climatiquement neutre que si l'électricité qu'elle consomme provient elle aussi de sources renouvelables.
Infrastructures de charge pour la mobilité électrique
Une partie de la solution au virage dans le domaine des transports : améliorer les infrastructures de charge pour la mobilité électrique
Nikola, een vrachtwagen op waterstof
Voor Nikola, een vrachtwagen op waterstof, levert Bosch talrijke innovaties.
Circulation routière
Alimenté en carburants synthétiques, le moteur thermique peut devenir climatiquement neutre.
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Développer l'économie de l'hydrogène

L'économie de la protection climatique exige de toute manière une réflexion plus approfondie. On sait en effet que les coûts de réduction des émissions de CO₂ diffèrent grandement d'une branche à l'autre. Ils sont nettement moins importants dans le domaine de la production d'électricité que dans celui des transports. En d'autres termes, la tarification du CO₂ seule ne débouchera pas sur la neutralité climatique dans tous les secteurs de l'économie. Elle doit être accompagnée d'autres mesures. On pourrait ainsi envisager de réinvestir les recettes d'une taxe sur le CO₂ dans la transformation du secteur des transports routiers.

Cela permettrait, dans le cadre de l'ouverture technologique, de promouvoir la modernisation des modes de propulsion dans au moins deux directions : d'une part, améliorer les infrastructures de recharge pour l'électromobilité, et de l'autre créer une économie de l'hydrogène en Europe. Plutôt que stimuler une technologie donnée, cela permettrait donc de créer les conditions infrastructurelles d'une concurrence entre différentes technologies.

« Les nouveaux carburants deviendront incontournables au moment où les transports aériens et maritimes devront eux aussi devenir neutres en CO₂. »
Dr Volkmar Denner, CEO de Bosch

Combler le fossé climatique avec les E-carburants

Quoi qu'il en soit, le niveau d'électrification de la circulation routière envisagé à ce jour ne suffira pas pour atteindre les objectifs climatiques fixés d'ici 2030. La plateforme nationale pour le futur de la mobilité vient juste de le constater pour l'Allemagne. Le Ministère fédéral allemand de la mobilité prévoit même au cours de la décennie à venir l'apparition d'un « fossé climatique » qui devra être comblé notamment avec environ trois millions de tonnes de carburants alternatifs. Il nous faut donc les deux : l'électromobilité et les E-carburants Les nouveaux carburants deviendront incontournables au moment où les transports aériens et maritimes devront eux aussi devenir neutres en CO₂. Voilà l'essence de l'ouverture technologique : nous devons nous pencher sur tout ce qui contribuera à protéger l'environnement.

Première publication dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 10 juillet 2019.

Voiture dans une station-service
Les mesures prises au niveau des moteurs doivent être complétées, par exemple par des carburants synthétiques renouvelables.