Vers une mobilité durable grâce à la neutralité technologique
Comment faire rimer mobilité avec respect de l’environnement ? Comment atteindre une mobilité durable mais aussi abordable ? Pour Bosch, les choses sont claires : l’objectif zéro émission de CO2 à l’horizon 2050 ne pourra être atteint qu’en misant sur plusieurs technologies et la lutte contre le changement climatique doit avoir lieu sur tous les fronts.
Les chiffres : D'ici 2035, l'UE n'autorisera que les voitures sans émissions.
Les derniers rapports indiquent que l'UE n'autorisera les véhicules sans émissions que d'ici 2035.
Devons-nous en conclure que tous les constructeurs et sous-traitants du secteur automobile devront investir dans des voitures 100 % électriques ? Pas nécessairement. Si l’on considère les prévisions pour le monde entier, le tableau est déjà différent. Le moteur à combustion classique y représente encore 15 à 20 % des ventes, tandis que la voiture entièrement électrique atteint « seulement » 40 à 60 % de parts de marché.
Conclusion : un parc automobile mondial totalement électrique ne sera pas pour demain, ni même pour 2050 ou 2060. « Nous devrons encore compter pendant plusieurs décennies sur différentes technologies de propulsion. L’objectif d’une mobilité climatiquement neutre ne pourra être atteint d’ici 2050 qu’à condition d’investir aussi dans d’autres technologies de réduction des émissions de CO2, en plus des voitures électriques », explique Nicolai Wacker, Vice-président Product Management du segment Passenger Cars chez Bosch.
À chaque continent ses spécificités
Comme l’illustrent les tableaux ci-dessus, les investissements à privilégier peuvent varier d’une région à l’autre, une donnée essentielle pour un acteur international comme Bosch. L’entreprise ne peut se limiter à une seule solution pour tous les constructeurs automobiles. En Europe, par exemple, Bosch voit un rôle important pour les hybrides rechargeables, aux côtés des véhicules entièrement électriques, tandis que les voitures hybrides sont moins présentes sur d’autres continents. Même si, après 2050, le monde entier évoluera vers un marché totalement dominé par les véhicules électriques à pile à combustible, cela nous laisse encore trente années au cours desquelles d’autres technologies pourront contribuer à atteindre la neutralité climatique.
Des catalyseurs chauffés électriquement à l’approche « du berceau au tombeau »
Les voitures à essence peuvent par exemple devenir beaucoup plus propres avec des catalyseurs chauffés électriquement. De même, l’utilisation de carburants synthétiques, comme le BlueGasoline et le R33 BlueDiesel développés par Bosch, Shell et Volkswagen, peut réduire les émissions de CO2 de 20 %, et même 100 % si le carburant est produit à partir d’hydrogène et de CO2. Nicolai Wacker insiste aussi sur l’importance de ne pas se cantonner à la seule propulsion du moteur. Quelle est la source d’énergie utilisée pour alimenter la propulsion : une batterie qu’il faut recharger sur le réseau électrique traditionnel ou des piles à combustible ? Et quelles sont les émissions provoquées par la production et le recyclage des matériaux ? Pour une véritable neutralité en CO2, il faut regarder plus loin que la conduite. Autrement dit : sans une approche « du berceau au tombeau », il sera très difficile de devenir et rester totalement neutre sur le plan climatique.
Investissements diversifiés et ciblés
Bosch investit massivement dans l’électromobilité – pas moins de cinq milliards d’euros au cours des dix dernières années – et a récemment ouvert, à Dresde, une deuxième usine allemande de semi-conducteurs produisant des micro-puces pour le secteur automobile. Avant cela, des centres de développement pour piles à combustible ont ouvert leurs portes en Allemagne et en Chine et la société travaille aussi d’arrache-pied sur des piles à combustible pour poids lourds, tant en Europe qu’aux États-Unis. Bosch participe ainsi à l’ambition de neutralité climatique dans différents domaines. Mais pas dans tous les domaines, ce qui serait pratiquement impossible et un non-sens économique. « Ce n’est qu’en combinant les objectifs climatiques à un modèle économiquement responsable qui préserve la santé de l’entreprise et soutient la croissance, y compris celle du nombre de collaborateurs, que nous pourrons tracer une voie durable et équilibrée vers une mobilité climatiquement neutre », conclut Wacker.
Courroies pour CVT : la transmission comme marqueur stratégique
Han-Hein Spit, Vice-président Project Management, Marketing & Sales chez Bosch Transmission Technology à Tilburg, nous explique comment la neutralité climatique peut rimer, à maints égards, avec rentabilité et commerce intelligent. Bosch Transmission Technology développe et produit des courroies pour transmission à variation continue (CVT), une technologie de changement de vitesse qui offre de multiples avantages, tant pour les moteurs à combustible classiques que pour les véhicules hybrides. L’entreprise a récemment présenté la CVT4EV, un concept de transmission doté de la courroie Bosch pour véhicules électriques. Ce système compact et modulaire améliore les performances et la consommation des véhicules électriques, tout en préservant le confort de la conduite électrique, sans à-coups lors des changements de rapport.
« Nous travaillons d’ores et déjà à la diversification de l’offre de véhicules électriques. C’est indispensable si l’on veut que les clients suivent. Convaincre le marché avec un seul modèle est impossible. Grâce à nos courroies pour CVT, nous pouvons offrir une solution de transmission adaptée à chaque type de véhicule, ce qui permet d’associer rentabilité et puissance, confort et réduction des émissions, en fonction de la propulsion », explique Han-Hein Spit. « Et le tout, basé sur la même plateforme. »